kingdom.of.doom

Date de sortie : 2010
Genre : Drame
Réalisateur : Xavier Beauvois
Acteurs principaux : Lambert Wilson, Michael Lonsdale, Olivier Rabourdin...

Résumé : Tibhirine, Algérie, milieu des années 1990. Une petite communauté de moines vit humblement dans un monastère auprès des populations locales. Très bien intégrés, ils assistent, aussi inquiets que les indigènes, à une montée de violence menée par des extrémistes islamistes. Ils sont sommés par les autorités de repartir en France mais voyant que les populations ont besoin d'eux, les moines décident de rester au monastère.

Grand prix du Festival de Cannes, Des hommes et des dieux ne peut pas laisser indifférent. Déjà parce qu'il s'agit d'un film adapté librement de faits réels. Cette communauté de Cisterciens a bel et bien existé ainsi que l'histoire racontée dans le film.
La mise en scène est extrêmement sobre, aucune fioriture. On nous présente la vie du monastère, de ses habitants ainsi que leurs relations avec le village voisin. L'humilité des images est à l'image de celles des moines. Le fait qu'il n'y ait aucune musique dans le film, hormis les chants religieux lors des diverses cérémonies célébrées par la communauté, ajoute d'ailleurs à cette sobriété presque monacale. Pour ma part, je trouve ce choix très intelligent, les faits se suffisent à eux-même, nul besoin de musique pour ajouter de l'intensité dramatique. Car le drame et la tension sont bien présents, d'autant plus qu'à part quelques images, quelques scènes, on ne voit que très peu ce qui se passe dehors, tout transparaît dans les attitudes et les réactions des moines. Ce qui donne encore plus de force au film.
De fait, les acteurs sont excellents et transmettent les émotions de leurs personnages avec une belle intensité. Lambert Wilson fait une nouvelle fois montre de son talent dans le rôle d'un chef de communauté partagé entre ses convictions et la loi de la raison. A ses côtés, Michael Lonsdale apporte une belle touche d'humour cynique et d'humanité tout à la fois. Les autres acteurs sont également très bons. Une belle interprétation d'Olivier Rabourdin en moine tourmenté par la peur de mourir et la volonté d'accomplir sa foi, mais aussi de Philippe Laudenbach, Jacques Herlin, Loïc Pichon, Xavier Mély et Jean-Marie Frin.
Un des principaux intérêts également du film, c'est qu'il ne prend pas partie. En effet, l'affaire des moines de Tibhirine a eut cela de particulier qu'on ne sait pas si ce qui est arrivé est le fait de l'armée ou des islamistes. Tout au long du film, on voit d'un côté la menace que représente les terroristes mais aussi l'armée qui voit d'un mauvais oeil que le médecin de la communauté soigne indifféremment les civils et les combattants extrémistes. La fin est ouverte et chacun peut se faire son opinion compte tenu des circonstances.
Un beau film à voir pour qui s'intéresse à l'Histoire récente et surtout qui aime voir des histoires véritablement humaines.

 

Date de sortie : 2010
Genre : drame
Réalisateur : Apichatpong Weerasethakul
Acteurs principaux : Thanapat Saisaymar, Jenjira Pongpas, Sakda Kaewbuadee...

Résumé : Boonmee est un apiculteur qui vit à la campagne. Malade et alors que sa belle soeur, Jen, lui rend visite, les fantômes de sa femme Huay et de son fils Boonsong, disparu près de vingt ans auparavant, lui apparaissent un soir. Dès lors, se sachant proche de la mort, il voit ses vies antérieures.

Ah ! La palme d'or de ce festival de Cannes 2010 (et adapté du livre du même titre) ! Je l'attendais avec impatience et curiosité, et forte d'un avertissement "attention, film très bizarre". Mais je me suis dis tant pis, osons la bizarrerie ! Eh ben pour être bizarre... Ca l'est ! Je me sens d'ailleurs assez partagée au sujet de ce film qui n'est pas mauvais en soi mais pas non plus extraordinaire en cela qu'il échappe facilement au spectateur.
Tout d'abord l'histoire, a priori, parait simple. Elle est bien écrite et bien mise en scène tant qu'il s'agit de la trame principale. A ce fil conducteur s'ajoutent plusieurs scènes assez étranges et obscures, supposées être les vies antérieurs de l'oncle Boonmee proche de sa fin (si j'ai bien tout suivi !). Seulement voilà je ne suis pas parvenue à en être sure pour la simple et bonne raison qu'on ne voit aucun lien réel avec la trame principale. Bien sur, on me dira que si ce sont des vies antérieures, elles ne doivent pas nécessairement ressembler au fil présent. Oui évidemment, mais là, elles n'ont vraiment aucun rapport. Je pense surtout à la scène avec la princesse (très belle scène par ailleurs). Je cherche encore quelle est sa place dans ce film. De ce point de vue là, j'ai été quelque peu déroutée par le film.
De plus, et peut-être que pour une fois voir le film en VO l'a desservi, même si j'ai trouvé les dialogues très beaux, parfois même assez lyriques, j'ai trouvé le ton des acteurs assez monocorde. Sans réelle intensité ou variation. Ce qui est dommage pour certaines scènes au potentiel dramatique évident. Sans dire qu'ils jouent mal, en tout cas, à mon sens, ils ne rendent pas service au texte et à l'histoire qu'ils ont entre les mains, à part peut-être Sakda Kaewbuadee qui joue Tong le jeune cuisinier.
Pour autant, Oncle Boonmee ne manque pas de qualités ! Qui résident principalement dans le visuel et le son. Les images sont d'une grande qualité et l'ensemble très esthétique. Il y a beaucoup de longs plans fixes, on aime ou on aime pas, ou de déplacements de caméra très lents. A noter aussi, un jeu de lumière bien maîtrisé qui manipule joliment les ombres. On joue également avec l'onirisme tout au long du film, certains personnages disparaissent et réapparaissent, la ferme apicole est cernée par des esprits étranges. Ajouté aux fantasmes des vies antérieures, on finit par se demander où est la réalité et où est le rêve. Le silence laisse souvent la place aux bruits de la nature, ce qui est très reposant (mais très dangereux aussi quand on est fatigué...).
J'ai beaucoup aimé la scène de la princesse, visuellement magnifique avec cet environnement de nature et de cascade, mais qui finit... Comment dire... Bizarrement.L'autre très joli moment est celui de la grotte, toujours pour son esthétique.
Quelque part, je ne suis pas étonnée que le jury de Tim Burton ait décerné la palme à ce film, un mélange fantasmagorique qui a du beaucoup plaire au Maître. Néanmoins je reste sceptique quant à la finalité du film, son potentiel message etc... Peut-être le livre est-il moins flou, mais pour ce qui est du film, je le conçois plutôt comme quelque chose de contemplatif. Et je résumerais tout ça en un mot : bizarre !

 
Date de sortie : 1997
Genre : science-fiction, action

Réalisateur : Luc Besson
Acteurs principaux : Bruce Willis, Milla Jovovitch, Gary Oldman

 

Résumé : depuis toujours, l'univers est protégé du mal par cinq éléments, le cinquième étant le guerrier absolu chargé de protéger la vie. Au XXIIIe siècle, Korben Dallas, chauffeur de taxi et ancien soldat, rencontre Leeloo, jeune fille au langage et au comportement étrange, et se trouve embarqué dans une mission de la plus haute importante : sauver le monde !

Je crois qu'on peut désormais classer ce film parmi les cultes de la science-fiction moderne ! Je l'ai vu hier soir au moins pour la centième fois et le plaisir est toujours au rendez-vous, sans la moindre lassitude ! Pour moi, sans aucun doute, un des meilleurs films de Luc Besson.
L'histoire est bien trouvée, bien qu'elle repose sur des poncifs du genre science-fiction/fantastique. L'univers est menacé ! Et pas n'importe quelle menace, puisque il s'agit du mal absolu ! Bien entendu la situation n'est pas désespérée car il existe une arme pour contrer le mal : l'être suprême. Le combat est donc lancé. D'un côté le bien et ses serviteurs, de l'autre le mal et ses serviteurs. Pour autant rien de banal dans ce film, puisque l'histoire est pleine de rebondissements et est agrémenté de plein de petites originalités, de choses inventives. Après tout avec le futur, tout est possible surtout les voitures volantes et les extraterrestres en tout genre.
Et que dire des personnages et de leurs interprètes ! Chaque personnage a son caractère, un petit (ou un gros d'ailleurs) quelque chose de génial et d'attachant/repoussant. Le duo principal est porté par Bruce Willis et Milla Jovovitch dans une parfaite cohésion, on suit l'évolution de Leeloo mais aussi celle de Korben au fur et à mesure que l'histoire avance et qu'ils sont impliqués dans telles ou telles situations. Les seconds rôles sont tout aussi parfaits avec en tête Gary Oldman qui excelle dans les rôles de méchants cyniques et Ian Holm, prêtre dévoué mais parfois dépassé. La cerise sur le gateau ? Chris Tucker inimitable Ruby Rhod, élément comique à pleurer de rire.
Les dialogues sont particulièrement bien sentis, enchaînant réplique culte sur réplique culte, que les scènes soient drôles, intensives ou dramatiques. Les effets spéciaux sont impeccables, on y croit sans problème. Et surtout quelle BO ! Eric Serra a su trouver la musique parfaite pour chaque instant du film avec notamment quelques minutes d'envolées lyriques mêlées d'effets rocks à l'opéra (tirées de Lucia di Lamermoor) de toute beauté !
Je résumerais donc tout ça en disant une nouvelle fois : CULTE !!

 

Date de sortie : 1995
Genre : biopic
Réalisateur : Tim Burton
Acteurs principaux : Johnny Depp, Martin Landau, Sarah Jessica Parker

Résumé : Edward Wood Jr est un jeune réalisateur plein d'espoir et de rêves mais dénué de talent. Il met tout son coeur dans ce qu'il entreprend mais va d'échec en échec. Pourtant loin de se démotiver, il continue à tourner, entouré de sa fiancée Dolores Fuller et de son ami, le grand Béla Lugosi. Naïveté, extravagance, espoir et persévérance... On découvre le monde fou d'Ed Wood dans cette évocation de celui qui est aujourd'hui connu comme "le plus mauvais réalisateur du cinéma".

Tim Burton signe un très beau film. L'histoire est touchante et le noir et blanc lui donne une touche de suranné et retro tout à fait charmante.On voit tout Hollywood sous nos yeux, le monde impitoyable du cinéma des années 1950.
Le réalisateur a pris soin de mettre des éléments de la vie du véritable Ed Wood (c'est mieux pour un biopic vous me direz), si bien qu'on retrouve les parties importantes. Ses films bien sur, avec notamment la réalisation de l'inoubliable Plan 9 from outer space, mais aussi les gens qui l'entourent à commencer par l'acteur Béla Lugosi. On retrouve aussi son amour pour l'angora qui remonte à son enfance, ses faits d'arme à la guerre, son ambiguïté qui lui a valu beaucoup de critiques et de moqueries... Bref, de ce point de vue là, le film est une réussite.
Il est également porté par un casting parfait, avec Johnny Depp au premier rang qui démontre encore une fois (si tant est que ce soit nécessaire) toute l'étendue de son talent. Tour à tour loufoque, émouvant, charmant, il offre une palette d'émotion des plus larges pour un personnage haut en couleur. Autour de lui, des acteurs de haut niveau. Je citerais en premier lieu Martin Landau, tout simplement impressionnant de réalisme en Béla Lugosi en fin de vie et camé à la morphine. Son oscar est amplement mérité pour une telle performance. A citer également Bill Murray, Patricia Arquette, Sarah Jessica Parker et Jeffrey Jones tous dans des rôles à la fois réels (puisque les personnes ont existé) et en même temps très burtoniens, par leur côté loufoque, ambigu ou ingénu.
Pour faire simple un très bon Burton, assez différent des autres et en même temps dans la lignée de ce qui fait le monde de Burton. Il y a de tout dans ce film, de l'émotion, du rire, du fantastique, des acteurs de talent. On passe un très bon moment.

 

Date de sortie : 2003
Genre : science fiction
Réalisateur : Bryan Singer
Acteurs principaux : Hugh Jackman, Halle Berry, Patrick Stewart...

Résumé : Les mutants sont toujours considérés comme des parias. Le phénomène s'accroît encore davantage lorsqu'un mutant attaque la Maison Blanche et manque de tuer le président des Etats-Unis. Le débat sur l'enregistrement des mutants est relancé. Parallèlement, le général William Stryker (Brian Cox), un anti-mutant convaincu, convainc le président de prendre d'assaut l'école du professeur Xavier (Patrick Stewart) et ses occupants qu'il considère comme une grande menace. Logan (Hugh Jackman) est toujours à la recherche de son passé disparu et découvre que Stryker n'y serait pas étranger.

Un second opus qui n'a rien à envier au premier sinon la primeur de la découverte de l'univers illimité des mutants. Bryan Singer délivre encore un très bon film d'action aux effets spéciaux magistraux, à l'histoire bien menée et au casting toujours aussi impeccable.
Le deuxième volet de la trilogie X-Men est une suite parfaite au premier. Pas besoin d'introduire la plupart des personnages qui sont déjà connus. Du coup, on peut leur donner plus de profondeur en développant leur caractère et leur histoire. Des personnages comme Iceberg, qu'on avait peu vu dans le premier film, sont donc plus mis en avant et d'autres comme, évidemment, Wolverine ou Jean Grey gagnent fortement en épaisseur. On découvre également de nouveaux personnages, des mutants avec des pouvoirs inédits, comme Pyro ou Lady Deathstrike, mais dont le plus incroyable est peut-être Diablo et sa faculté de se télétransporter. Par ailleurs, si le premier volet comportait des clans bien distincts, le deuxième a cela d'intéressant que tout n'est plus aussi évident. Les mutants doivent aller au delà de leurs querelles internes pour s'unir face à la menace qui plane sur eux et force est de constater que ça n'est pas toujours simple.
Néanmoins, l'histoire est plus intense que dans le premier. Elle va beaucoup plus loin. Bien sur, on pourrait d'ailleurs le lui reprocher, c'est énorme et rocambolesque mais après tout, c'est le propre de la plupart des comics donc si on accepte la présence d'êtres mutants, le scénario apparaît des plus tangibles et sans fausse note. On constate que personne n'est à l'abri pas même les mutants les plus expérimentés comme le professeur Xavier. L'intelligence est la seule véritable arme valable dans ce film, même si la force la supplée fortement. Comme dans le premier film, on assiste à un feu d'artifice d'effets spéciaux et de scènes de combat rondement menées, sans le moindre accroc. Tout contribue à servir le film, son histoire et ses personnages.
On retrouve le brillant casting du premier film. Les acteurs sont toujours aussi bons et emploient tout leur talent à donner de l'intensité à leurs personnages. On citera donc évidemment Hugh Jackman et Famke Jansen dont le duo gagne en puissance, Ian McKellen et Patrick Stewart toujours aussi forts. Halle Berry, James Marsden, Anna Paquin, Shawn Ashmore et Rebecca Romijn sont toujours impeccables et assurent des seconds rôles parfaitement maîtrisés. On pourra aussi applaudir les nouveaux, surtout le très talentueux (en toute objectivité bien sur...) Alan Cumming dans le rôle de Diablo, mais aussi Aaron Stanford qui joue un Pyro au caractère tout feu tout flamme, et bien sur Kelly Hu en Lady Deathstrike et Bryan Cox, l'affreux mais non moins intéressant William Stryker !
On retrouve donc tous les ingrédients qui ont fait le succès du premier film et le plaisir qu'on a voir le deuxième est tout aussi intense. Le film tient le spectateur en haleine jusqu'au bout, jusqu'au dénouement final où les plus sensibles (comme moi) en arrivent à verser leur petite larme.